Seule et triste…

Elle est figée, blanche et fragile,

Contre le mur de carreaux blancs et sales.

En bas des escaliers poisseux d’une station de métro,

Elle n’attend pas, elle est là.

Triste et digne, son regard bleu est épuisé.

Elle a faim, elle est seule, femme oubliée ;

Raide de honte, elle ne dit rien,

Immobile dans le concert des pressés.

Je ne peux continuer, il faut que je lui offre

Deux mots peut-être, un regard surtout

Tout faire pour l’exister.

Elle est une mère oubliée.

Les talons claquent, tout s’accélère.  

C’est le fracas d’une rame, odeur humide, grincements métalliques,

Une grappe est sortie, une autre s’est engouffrée ;

Et elle,  est restée

Seule et apeurée.

Tout doucement je me suis approchée,

Lui ai pris les deux mains, les ai serrées

Ses yeux se sont baissés,

Elle ne peut me regarder

Elle n’ose  plus exister.

Tout doucement contre moi je l’ai serrée,  

Tout doucement elle a pleuré.  

8 commentaires sur “Seule et triste…

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