
…La lumière est plus basse, les premiers nuages naissent, ils se forment. On sent des trous de fraîcheurs qui s’installent au-dessus des têtes. Des oiseaux effrayés s’éparpillent sans réfléchir. Puis les nuages n’enflent plus, ne s’élèvent plus. Ils ont éliminés l’horizon. Ils s’étirent, s’étalent. Plus rien ne les empêche de se rassembler aux quatre coins, là où le regard peut se poser.
Au sol, il y a ce noir qui tombe par plaques lourdes de ce sombre qui repousse les derniers éclats d’un soleil qui en a trop fait aujourd’hui.
En quelques heures, la chaleur est oubliée. L’angoisse monte. Une angoisse emplie des respirations qui se retiennent. C’est la crainte de ceux qui ont peur, de ceux qui ont appris l’orage comme une colère, comme une punition. Ils attendent. Ils regrettent les brûlures du soleil qu’ils maudissaient après déjeuner. Ils auraient pu patienter, supporter.
Vu d’en haut, c’est comme une étendue de silence, on dirait une mer d’huile qui se prépare aux déchaînements. Il y a des yeux qui cherchent le premier éclair, le signe du départ, du début. Les portes se ferment, les rideaux se tirent, les lèvres se pincent, les mâchoires se crispent. C’est la peur qui déroule, qui enfle…
J’adore l’orage. Enfant, à l’abri du balcon, je guettais les éclairs, comptais les secondes mises par le son du tonnerre pour me parvenir… Et l’odeur, cette exhalaison moite et puissante de la terre aux premières gouttes.
Merci pour cette belle évocation.
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Très beau texte sur ces éléments naturels qui nous dépassent.
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