
Fantômes de la neige
Dans cette gare intermittente,
Une vieille locomotive
Halète et beugle de sommeil.
Gare des soirs sans espérance
Et des départ mal consolés.
Le vol lent des heures perdues
Sort des horloges ébréchées
Crevées d’un rire sépulcral.
Défilé des ombres puériles
Gonflées des houles de fumée.
Les cartes aux visages pâles
Battus sans fin comme la vie
Dans les auberges du « coq d’Or »
Où mousse une bière anémique.
Petites vies aux rues étroites
Où le rêve appareille en vain.
En vain le printemps s’exténue
Et fleurit ça et là, soudain,
Le peuple agile des statues,
L’espoir immense des statues.