Dernière séance 2020 du tribunal académique…

J’écris peu en ce moment , mais je n’ai pas résisté à l’envie de réunir une nouvelle fois le tribunal académique…

Le tribunal académique se réunit pour la dernière fois en cette année 2020. Oh bien sûr, chacun, président en tête, préférerait être dispensé de cette dernière séance, mais le menu qui est proposé est pour le moins alléchant.

Si la journée n’est pas ordinaire, le jugement attendu ne l’est pas moins. En effet, et c’est assez rare, le jury aura aujourd’hui à répondre à une seule et unique requête. Requête précisons le qui a été déposée, par un collectif de citoyens. Le collectif des citoyens qui ne croient plus aux lendemains.

Voici la requête : « Est-il envisageable, ne serait ce que pour une durée limitée à un mois à compter de ce jour, d’interdire l’usage des mots suivants : vœux, souhait, bonne, heureuse, bonheur, santé, prospérité ». Dans l’attente du rendu de la décision le collectif précise qu’il gardera un silence absolu.

Le jury est constitué aujourd’hui d’un dresseur d’ours en peluche, d’une trompettiste bègue, d’un ventriloque ventripotent, d’une arracheuse de larmes de crocodile, d’un équilibriste amnésique et d’une cuisinière buveuse de rhum.

Le président présente la requête à la cour et donne la parole à l’avocat du collectif. Sa plaidoirie est exemplaire. Il explique qu’il est des périodes où il vaut mieux ne rien dire plutôt que de vendre du rêve. Il appuie son argumentation en effectuant un parallèle avec les nombreux jugements prononcés pour publicité mensongère.

Le président et le jury se retirent, et au grand étonnement de l’assistance très nombreuse ne reviennent que quelques minutes après.

Raclement de gorge : le président s’éclaircit la voix.

  • En cette journée, considérée par de nombreux calendriers comme la dernière de l’année, et après avoir entendu les différentes parties, le jury se présente devant vous avec la fierté du devoir accompli. Nous sommes heureux d’être parvenus en quelques minutes seulement à nous mettre d’accord à l’unanimité sur la décision suivante : en vertu des pouvoirs conférés au tribunal académique, eu égard à la situation, nous décidons qu’à compter de ce soir minuit, toute utilisation des mots qui étaient l’objet de cette requête (vœu, souhait, bonne, heureuse, santé, prospérité) sera soumise à l’autorisation préalable d’une nouvelle haute autorité constitué à la date de ce jour. Il s’agit de la HAOS :  la Haute Autorité pour un Optimisme Raisonné…. Cette haute autorité siégera en permanence pendant un mois et sera exclusivement composée de poètes amnésiques…

Essai d’un peut-être journal…

Il est parfois peut-être nécessaire de débroussailler, pour que le chemin s’éclaircisse, pour ne pas être gêné par tous les buissons, les herbes folles. C’est un peu ce que j’essaie de faire, ou plutôt si je veux être complétement honnête ce que j’ai l’intention de faire. Le plus difficile pour le moment c’est de choisir les bons outils et la bonne stratégie. Alors avant de couper, de brûler, de tailler, je prends le temps de réfléchir à ce que je veux. Ou plutôt ce que je ne veux pas et sur ce point je crois être certain que je ne veux pas d’un jardin à la française, trop droit, sans surprises. Me voici donc face à la tâche ; de la poésie, des romans, des nouvelles, des micro nouvelles, des tribunes, des dialogues, des textes qu’on pourrait ranger dans la catégorie billets d’humeur. Bref c’est touffu et surtout comme ces dernières années j’ai laissé faire, tout est enchevêtré. Bon il faut que je m’y mette….

Nouvelles du jour, ou essai d’un peut-être journal…

Ce n’est pas une panne d’inspiration à laquelle je suis confrontée en ce moment. Non je dirai que c’est une sorte de pause créative. Comme une longue séance d’étirement indispensable après une longue course. Les mots sont toujours là mais ils attendent, calmement, patiemment. C’est aussi le besoin de classer tout ce que j’ai écrit, avec la peur de perdre de l’essentiel, avec la peur que les traces soient recouvertes par la neige du temps. Je me questionne aussi sur la ou les directions qu’il faut que je prenne en matière d’écriture, poursuivre dans ma boulimie parfois échevelée, ou choisir, pendant quelques temps au moins, une sorte de régime, régime sans poésie, régime sans prose.
Je laisse faire. Et j’attends. Je sens bien poindre à nouveau cette envie d’écrire un roman, je sens aussi cette envie, (moins fréquente) de reprendre les premiers, de les travailler à nouveau. Et puis cette question, pourquoi, pour quoi, pour qui. Je reconnais que j’ai parfois un peu de frustration à n’avoir jamais été publié, malgré plusieurs essais, alors je réfléchis, je cherche, j’hésite. Je dois dire que ces dernière semaines j’ai beaucoup travaillé à l’écriture d’une nouvelle, une nouvelle pour ma fille, ma dernière, c’est un engagement que j’ai pris avec mes quatre enfants. Leur écrire une nouvelle pour l’année de leurs 25 ans. Et pour cette dernière nouvelle j’ai mis beaucoup d’énergie, j’ai beaucoup travaillé. Je la publierai peut-être d’ailleurs si elle en est d’accord.

Plus tard, on verra…

Une nouvelle séance du tribunal académique

Le tribunal académique subit lui aussi de plein fouet la crise sanitaire. Plusieurs séances ont dû être reportées « sine die ». C’est d’abord le président lui-même qui a été touché par le virus, puis un greffier. Bref la liste d’attente s’allonge et une fois de plus c’est le dimanche que la séance va se tenir, avec un président encore en petite forme, mais visiblement très remonté par toutes les dérives qui se sont produites en son absence.

Sans plus attendre il ouvre la séance.

« Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s juré(e)s au-delà du plaisir que j’ai à vous retrouver, je ne peux m’empêcher d’exprimer ici devant vous ma colère, ma grande colère. L’affaire à propos de laquelle nous sommes appelés à statuer, à rendre un avis est non seulement grave mais elle surtout l’illustration parfaite des dérives que nous devons à tout prix éviter. »

Le président semble remonté, vraiment très remonté…

« J’ai pendant ma maladie, eu le temps, ou plutôt perdu de ce temps si précieux à rester devant le petit écran. Vous remarquerez au passage que je continue à utiliser ce terme un peu désuet de « petit écran », mais ce n’est pas une simple coquetterie de ma part. Il s’agit de rappeler qu’il fut un temps pas si lointain, ou l’écran était petit, un temps où il n’occupait pas toute la surface de nos murs. Bref, passant donc du temps devant l’écran, mon sang n’a fait qu’un tour quand que je me suis aperçu que la crise que nous vivons a déjà totalement transformé le sens des mots. Cela vous a peut-être échappé mais aujourd’hui pour communiquer, on avance masqué et la distance est présentée comme l’alpha et l’oméga de la relation et de la convivialité. C’en est trop, je n’ai pas envie de rire et en vertu des petits pouvoirs qui me sont conférés, j’ai pris la décision d’une auto-saisine du tribunal académique. Nous aurons donc aujourd’hui à donner un avis, sur l’utilisation du mot distance et de ses dérivés. »

Le jury est aujourd’hui composé d’un expert géomètre aux dents longues, d’une arracheuse de promesses, d’un travailleur de l’amer, d’une écuyère de salon, d’un navigateur au long cou et d’une embrasseuse d’enfants seuls.

Tous les membres du jury, le président ses deux assesseurs et le greffier présents ce matin se sont réunis autour de la distance et de ses principaux dérivés : distanciation, distanciel, distancié.

Le président reprend la parole en fin de matinée et présente les trois principales décisions.

Article 1 : le tribunal rappelle que la définition du mot distance n’a pas changé et qu’il s’agit toujours et d’abord d’une notion mathématique. La distance est un intervalle qui sépare deux points dans l’espace.

Article 2 : Le tribunal académique souhaite qu’il soit rappelé avant chaque prise de parole :

Attention la distance sépare, si vous souhaitez vous rapprocher, avancez d’un pas.

Article 3 : le tribunal académique exige que dans tous les messages publicitaires, ou à caractère informatif cherchant à vanter les mérites technologiques de la distance qu’elle soit numérique ou technologique, le bandeau suivant soit affiché au bas des petits et des grands et grands écrans

Article 3 : le tribunal académique exige que dans tous les messages publicitaires, ou à caractère informatif cherchant à vanter les mérites de la distance qu’elle soit numérique ou technologique, le bandeau suivant soit affiché au bas des petits et des grands écrans.

Attention l’abus de distance est dangereux pour la santé.

Mes Everest, René Char:  » les vivres du retour »

Au fond de la nuit la plus nue
Pas trace de village sur la houle
Je n’ai qu’à prendre ta main
Pour changer le cours de tes rêves
Embellir ton haleine malmenée par la rixe

Tous les sentiers qui te dévêtent
Ont dans le lierre de mon corps
Perdu leurs chiens leurs carillons
La tige émoussée de l’étoile
Fait palpiter ton sexe ému
A mille lieux vierges de nous

Nous restons sourds à l’agneau noir
A toute goutte d’eau de pieuvre
Nous avons ouvert le lit
A la pierre creuse du jour en quête de sang
De résistance.

Placard pour un chemin des écoliers 1936-1937

Poème inédit de Lisa ma petite fille de sept ans

Lisa est ma petite fille, l’aînée. Elle a sept ans et adore écrire, pas seulement pour faire comme son « papou » mais parce qu’elle aime déjà jouer avec la musique des mots…Elle vient de m’envoyer cette petite pépite. Je suis très touché et surtout très fier…

Le soleil
Brille dans le ciel
Oh les belles ailes
Je rêve que les lettres
Sont des abeilles
Elles me piquent mon cœur
Je pleure dans l’heure
Qui va tu verras
Je pleure
Pour mon cœur

Lisa Moine, samedi 12 décembre

Ragoût…

Dans la réserve glacée
De mes idées noires
J’ai choisi un vieux reste
D’angoisses ressassées

Dans un bouillon clair
De rires rentrés
Je les ai laissé mijoter

Un lourd couvercle
Patinée de mémoires enfumées
Sur le ragoût
J’ai posé

Et dans le lent soir rosé
Une fleur de printemps
Sur la flamme j’ai saupoudrée

Mes Everest, Peter Handke

Joue le jeu.
Menace le travail encore plus.
Ne sois pas le personnage principal.
Cherche la confrontation.
Mais n’aie pas d’intention.
Evite les arrière-pensées.
Ne tais rien.
Sois doux et fort.
Sois malin, interviens et méprise la victoire.
N’observe pas, n’examine pas, mais reste prêt pour les signes, vigilant.
Sois ébranlable.
Montre tes yeux, entraîne les autres dans ce qui est profond,
prends soin de l’espace
et considère chacun dans son image.
Ne décide qu’enthousiasmé.
Echoue avec tranquillité.
Surtout aie du temps et fais des détours.
Laisse-toi distraire.
Mets-toi pour ainsi dire en congé.
Ne néglige la voix d’aucun arbre, d’aucune eau.
Entre où tu as envie et accorde-toi le soleil.
Oublie ta famille, donne des forces aux inconnus,
penche-toi sur les détails, pars où il n’y a personne,
fous-toi du drame du destin, dédaigne le malheur,
apaise le conflit de ton rire.
Mets-toi dans tes couleurs, sois dans ton droit,
et que le bruit des feuilles devienne doux.

Passe par les villages, je te suis.

(Extrait de Par les villages, pièce de Peter Handke)

Mes Everest, Peter Handke : le recommencement…

Voilà pour le vieil homme. – Mais moi, à la fin de ce récit, et dussé-je mourir aujourd’hui même, je me vois maintenant au milieu de ma vie, je contemple le soleil du printemps sur ma feuille blanche, je repense à l’automne et à l’hiver, et j’écris : Narration, mon Saint des Saints, rien n’est plus que toi de ce monde, rien n’est plus juste que toi. Narration, patronne du Guerrier Lointain, ma maîtresse. Narration, le plus spacieux de tous les véhicules, char céleste. Œil de la narration reflète-moi, car toi seul sais me reconnaître et me rendre justice. Bleu du ciel, descends jusqu’à l’abîme par la narration. Narration, musique de la sympathie, fais-nous grâce, donne-nous la grâce et sanctifie-nous. Narration, mélange fraîchement les caractères, parcours de ton souffle les successions de mots, assemble-toi en écriture et trace dans le tien notre dessin à tous. Narration, recommence, c’est-à-dire renouvelle ; repousse encore et à nouveau une décision qui ne doit pas être (…) Successeur, quand je ne serai plus, tu me trouveras au pays de la narration, dans le Neuvième Pays. Narrateur dans ta cabane en plein champ envahie par les herbes, toi l’homme doué du sens de l’orientation, tu peux tranquillement te taire, garder peut-être le silence dans les siècles des siècles, écoutant l’extérieur, descendant à l’intérieur de toi-même, mais ensuite, roi, enfant, rassemble tes forces, redresse-toi, appuie-toi sur tes coudes, souris à la ronde, reprends une profonde respiration, et fais à nouveau entendre celui qui apaise tous les conflits, ton : « Et… »

Extrait du roman « le recommencement »

Poèmes de jeunesse : suite et fin

Et voilà c’est fini !

Les mots d'Eric

Je termine aujourd’hui la publication de ce très long texte, commis il y a plus de quarante ans et auquel j’avais donné le titre ronflant de  » Avant que ne meurent les victoires écorchées… »

Avant que ne meurent les victoires écorchées

Avant que ne s’entendent les discours du hasard

Tu regardes

Pour savoir

Pour l’espoir

Dans la foule pas un qui ne bouge

Pas un qui ne songe à remuer son poids de graisse

Alphabétique

Pas un qui n’oublie son anonymat

Pas un qui n’épèle son nom

Pas un pour croire qu’il y autre chose

Au dessus d’eux

Pas un qui n’ait un visage qui se reconnaît

Parce que tous attendent le lendemain

Qui suivra leur journée d’adoption

Qui passe en les tuant

Par paquets de minutes

Qu’ils ont volés à la pendule de ceux qui veulent pas

Mais qui sont morts

Pour l’instant ils ne marchent pas

Ils avancent

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Poèmes de jeunesse : suite

Ca se termine, encore un et c’est la fin…

Les mots d'Eric

Avant que ne s’entendent les victoires écorchées

Avant que ne meurent les discours du hasard

Toi t’entends déjà

Les pas de la ville

Qui résonnent aux fenêtres

Des fils sans drapeaux

Le pas fasciste de la ville

Le pas creux de ceux qui t’étouffent

En vainqueur

Alors t’as peur

T’as peur parce-qu’on t’a dit

Que tu étais foutu

T’as peur et pourtant tu disais que tu voulais pas finir

Ainsi

Comme les autres

Ceux qui sont en bas

Et toi tu dis que ça ne recommencera pas

Qu’on y reviendra

Mais ils t’ont bouffé ton présent

Alors n’y crois plus

Parce que les autres ont réussi

T’étais tant sûr de toi

Quand tu leur disais qu’ils avaient tort

Mais toi tu travaillais sans filet

Et les autres ils sont en bas

Ils attendent que tu te casses la gueule

Déjà tu commences à te lamenter

Dans le musée de ton…

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Poèmes de jeunesse, suite…

Allez allez, il n’y en a plus pour longtemps…

Les mots d'Eric

Avant que ne s’entendent les victoires écorchées

Avant que ne meurent les discours du hasard

Toi t’entends déjà

Les pas de la ville

Qui résonnent aux fenêtres

Des fils sans drapeaux

Le pas fasciste de la ville

Le pas creux de ceux qui t’étouffent

En vainqueur

Alors t’as peur

T’as peur parce qu’on t’a dit

Que t’étais foutu

T’as peur et pourtant tu disais que tu voulais pas finir

Ainsi

Comme les autres

Ceux qui sont en bas

Et toi tu te dis que ça ne recommencera pas

Qu’on y reviendra

Mais ils t’ont bouffé ton présent

Alors n’y crois plus

Parce que les autres ont réussi

T’étais tant sûr de toi

Quand tu leur disais qu’ils avaient tort

Mais toi tu travaillais sans filet

Et les autres ils sont en bas

Ils attendent que tu te casses la gueule

Déjà tu commences à te lamenter

Dans le musée de…

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Poèmes de jeunesse : suite..

On continue…

Les mots d'Eric

…T’aurais voulu la mort

Qui tuera les blessures de ta croûte sénile

Parce qu’à force de vouloir t’éviter

Tu finiras par te condamner

Au repos ahurissant

Des travaux forcés

Du bagne de la ville qui étouffe

Les ceux qu’on dit poète

Avant que ne s’entendent les victoires écorchées

Avant que ne meurent les discours du hasard

Tu devrais réapprendre le regard

Qui fait avouer le vrai

Pour partir loin d’ici

Dans un rêve qui ne finit jamais

Partir sans visage

Amnésique

Voyager dans le creux de la vague

Que forment les désespoirs

De ceux qui restent

Parce qu’ils veulent pas

Voyager sur le trottoir d’en face

Où l’histoire s’est faite avec ces foutus

Que t’as failli rencontrer

Tu devrais voyager avec ceux que les autres oublient

Parce qu’ils sont habillés de refus

Tu devrais connaître le paysage de leur mort

Le labyrinthe de leur vie

Pour qu’eux aussi ils sachent

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Poèmes de jeunesse : suite,

Je reprends la republication, voici la cinquième partie…

Les mots d'Eric

Je continue la publication de ce très long ( trop…) poème écrit il y a quarante ans. Pour en permettre une lecture sans coupure j’ai créé une nouvelle catégorie ajoutée au menu, avec le titre suivant :  » les victoires écorchées… »

…Tu te dis que ça fait déjà longtemps

Que tu ne sais plus lui parler

T’as fini par croire que tu t’étais trompé

T’as fini par vouloir accepter

Que c’était un jeu perdu d’avance pour toi

Et puis t’as reculé

T’as refusé d’y croire

T’as recommencé

Et on dirait que t’as plus peur

Et déjà t’attends

T’attends la proclamation d’une mort générale

Pour ceux qui obéissent

Et qui disent qu’ils sont seuls

T’écoutes la plainte du nombre

De ceux qui pourrissent de honte

Parce qu’ils ont perdu la force d’aimer

Et de recommencer

Avant que ne s’entendent les victoires écorchées

Avant que ne meurent les discours du hasard

T’aurais…

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Poèmes de jeunesse, suite….

Ca continue encore et encore…

Les mots d'Eric

…Tu devrais oublier les autres

Parce qu’ils ont leur ombre

Parce que tu as la tienne

On t’a dit que tu étais né

Comme les autres

Et toi tu joues au différent

Parce que tu sais que tu n’es rien

Parce que tu connais la mort

Tu l’as découverte

En l’église des paumés de l’angoisse

Où l’on ne prie pas

Mais où l’on crie qu’on a peur

Dans ce bal costumé qui n’en finit jamais

Il faut que tu assistes à la messe

Des ceux qui sont condamnés à attendre le verbe

Pour soupçonner le vrai

Ils te rajeuniront de ceux que tu ignores

Parce qu’ils savent eux aussi

Que tu les as trouvés

Avant que ne s’entendent les victoires écorchées

Avant que ne meurent les discours du hasard…

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Poèmes de jeunesse, suite…

Toujours la suite : 4

Les mots d'Eric

Avant que ne s’entendent les victoires écorchées

Avant que ne meurent les discours du hasard

Tu pourrais écrire des tragédies larmoyantes

Symptômes de vie

Paresseux mensonges d’une fausse mélancolie

Tu te portes au secours d’une angoisse

Qui s’agglutine

Par plaques de paumés

Sur les regards de ceux qui naviguent

Sans tickets

Tu devrais partir sans clefs

Pour nulle part

Et pour que si tu te perds

Tu saches où aller

Tu devrais être l’instant l’instant présent

Et qui passe plus vite qu’on l’oublie

Tu devrais écrire un poème

Où la rime qui s’entend

Est un baiser qu’on espère…

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Poèmes de jeunesse : suite.

On continue : 3…

Les mots d'Eric

…Tu te surprends

Pleurant l’attente

Du troubadour jouant le désir

Sans aumône

T’entends déjà le fourmillement d’une foule

Qui arrive par paquets de bottes

Tu te soulignes à grands traits de rencontres

Avec des fossoyeurs d’esprit littéraire

Alors tu crois oublier les bottes

Parce qu’elles sont derrière la porte

De celui qui t’ouvre les yeux

Avant que ne s’entendent les victoires écorchées

Avant que ne meurent les discours du hasard

Sois sur que t’as aimé

Pour que le jour où tu animeras ton absence

Les suicidés de l’ennui

N’oublient pas que tu étais avec eux..

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Poèmes de jeunesse : suite…

La suite..

Les mots d'Eric

A grands coups d’épithètes vainqueurs des armateurs du
silence

T’as vendu ta folie à un colporteur de passage

Qui soufflait des mensonges

Il ne te reste plus que ta citoyenneté ombilicale

Pour motif de mort

A force de vouloir subsister tu t’es pendu

Avec une corde de similitude

T’as pris au piège de ton histoire un mot de ton invention

Et il est devenu compagnon d’une dernière passion qui te
dispersera.

Avant que ne s’entendent les victoires écorchées

Avant que ne meurent les discours du hasard

Tu t’inventes une bouche

Fleur pleine

D’assoiffés aux peurs qui survivent…

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Mes poèmes de jeunesse…

Envie de republier en plusieurs fois ce texte que j’avais écrit il y a au moins quarante ans…

Les mots d'Eric

Un très long texte écrit entre 1979 et 1980 , je le publierai par petits bouts..

Avant que ne s’entendent les victoires écorchées,

Avant que ne meurent les discours du hasard,

Tu t’inocules dans les veines un poison qui n’existe pas

Sinon pour ceux qui peuvent en souffrir.

Tu vois des chefs piétinant des pelouses d’enfants

Avec un artiste à leur trousse,

Pour que leurs morts s’ajoutent.

Tu insultes la silhouette d’un muscle

D’institutions barbelées

Qui sert d’ombre à des gladiateurs de cirques kakis.

T’ajoutes ta larme à celle du clown au chômage.

Tu espères toujours la parole à ceux qui ont peur,

Parce qu’elle les trompe,

De sourires en sourires,

Passés à boucher des trous d’obscurité.

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