
Un jour tu verras je me souviendrais
Des rires qui somnolent
Caresses lointaines
Coulent dans le creux sec
D’une longue ride
A la source d’un regard oublié
m
Un jour tu verras je me souviendrais
Des rires qui somnolent
Caresses lointaines
Coulent dans le creux sec
D’une longue ride
A la source d’un regard oublié
m
Au sommet d’un reste de mémoire enneigée
Sur le maigre mât des souvenirs tant de fois répétés
Flotte le chiffon fripé
De deux doux sourires enfouis
Je sens le souffle salé
Des embruns oubliés
Sur la façade lisse de cette longue histoire partagée
La nuit est là
Épaisse
Lourde
Elle pèse sur tes jambes
Qui cherchent le frais
Entre les plis du drap bleuté
Rien n’y fait
La nuit t’oppresse
Tes yeux se serrent
Ta gorge est sèche
Tu voudrais une douce brise
Un chant d’oiseau
Des rires d’enfants
Rien n’y fait
La nuit est là…
Dans l’angle mort d’une histoire en pointillé
J’ai trouvé un vieux reste de lumière figée
Le bavard au cœur creux
Sans rien dire l’a abandonné
Dans l’onde dodue
Des ronds de mes rires bleus
Je l’ai jeté pour un dernier souvenir ricochet
Mon papa, est parti la semaine dernière, nous l’avons accompagné hier pour son dernier voyage. J’ai le réservoir à émotions qui déborde…En attendant je republie cette série de textes que j’ai appelé mémoires. En voici un premier…
Le monde pleure doucement
Dans le creux des longues larmes
Roulent des gouttes d’ennui
Sur la vitre sale du hier sans fin
J’ai gratté de mon ongle rongé d’impatience
Une vieille trace de mémoire
Il est des jours blancs
Jours glacés
Pour papier froissés
Tout se tait,
Tout se paie,
Lourd monde qui bruit,
J’attends,
Je feuillette,
Ici, là, partout,
Mots endormis,
Il est des jours blancs
Samedi ? Eh bien, c’est dit, je m’accorde une pause en prose. Oui bien sûr, vous me direz que peu de différences vous ne voyez, si ce n’est la modeste preuve de ma paresse, à pêcher de la rime au bout de ma ligne. C’est vrai, j’en conviens il est des jours, comme celui-ci, ou rien ne mord. Dans ma boîte à appâts j’avais ce matin, un bel échantillon : des illes, des ouches, des oules, des oins, et bien d’autres « queues de vers » toutes bien fraîches, prêtes pour la pêche du samedi. Je les ai préparées, et à mon hameçon les ai accrochées. Une première j’ai lancée. Au passage, j’avoue être assez fier du rond dans l’eau, bien plus réussi qu’un rondeau.
J’ai ensuite choisi d’appâter avec une ille, car mon intention était de prendre du gros. Du gros mot évidemment ! Ciel, ça mord ! Vite, je mouline ! Déception, pas de bille, ni de quille, encore mois de grille. Autant vous dire que j’ai tenté avec une ouche, une oule, et même un petit oin et au bout de la ligne : rien ! Oh tant pis, me dis-je, c’est samedi, je fais une pause. Point à la ligne…
Je voudrais écrire,
Oh oui, je le veux…
Écrire pour deux,
Pour toi, pour eux.
Je voudrais écrire
Heureux,
Entre deux lourdes marges en feu.
Oh, je voudrai tant écrire,
Ce mot qui caresse,
Là, seul,
Il attend, rien ne presse.
Je voudrais tant écrire
Tendresse,
Sur une feuille d’automne
Aux rimes mauves
Sur le titre accrochées.
Je voudrais tant…
Tremper ma plume
Dans une flaque de rires jolis.
Je voudrais tant entendre
De longs mots aux ailes bleues.
Ils chantent, ils dansent,
C’est eux, ils sont arrivés.
10 février 2020
Pas une ride sur la plaine de mes mers du dedans
A la marée montante de mes inspirations
On entend le chant du dernier oiseau
Il siffle la fin du dernier couplet
Je le vois seul et sans rime
Dans le dernier souffle creux de mon vague à l’âme
Rêve à finir
C’est une guerre où les hommes périront
Systématisés
Calcinés
Par l’addition
D’une angoisse planétaire
Qui les fait
Terreurs