Mémoires…

Oh gentils bavards

Qui avaient posé

Petite pierre sèche sur le vieux mur

De ma mémoire fatiguée

Je n’oublie pas vous savez

Rien n’a disparu

Tout est endormi

Ces trous de silence ne vous disent rien

Regardez

Sans rien espérer

Il y a des brumes mauves

Qui se lèvent derrière le ciel de l’oubli

Douces caresses d’un soleil argenté

Ne dites rien

Je vous en prie

Je suis tellement fatigué

30 août 2021

Poèmes de jeunesse: regards..

Les mots d'Eric

Un souffle

De vie.

Pour longtemps.

Deux sourires,

Soudain.

En format souvenir.

Une joie,

Qui cogne

Aux fenêtres d’un civilisé du retard.

Rapide,

Un regard qui dure.

Deux regards qui tremblent

Et ils comptent

Sur leurs échiquiers intérieurs

Les fous qui leur jouent

Un hymne de mots

Pour un soir

Qui dure

Et ils trouvent ensemble

La route des autres

Et ils s’aiment

Vite

Voir l’article original

Mes Everest : Albert Camus , l’exil et le royaume…

…Des guirlandes d’étoiles descendaient du ciel noir au-dessus des palmiers et des maisons. Elle courait le long de la courte avenue, maintenant déserte, qui menait au fort. Le froid, qui n’avait plus à lutter contre le soleil, avait envahi la nuit ; l’air glacé lui brûlait les poumons. Mais elle courait, à demi aveugle dans l’obscurité. Au sommet de l’avenue, pourtant, des lumières apparurent, puis descendirent vers elle en zigzaguant. Elle s’arrêta, perçut un bruit d’élytres et, derrière les lumières qui grossissaient, vit enfin d’énormes burnous sous lesquels étincelaient des roues fragiles de bicyclettes. Les burnous la frôlèrent ; trois feux rouges surgirent dans le noir derrière elle, pour disparaître aussitôt. Elle reprit sa course vers le fort. Au milieu de l’escalier, la brûlure de l’air dans ses poumons devint si coupante qu’elle voulut s’arrêter. Un dernier élan la jeta malgré elle sur la terrasse, contre le parapet qui lui pressait maintenant le ventre. Elle haletait et tout se brouillait devant ses yeux. La course ne l’avait pas réchauffée, elle tremblait encore de tous ses membres. Mais l’air froid qu’elle avalait par saccades coula bientôt régulièrement en elle, une chaleur timide commença de naître au milieu des frissons. Ses yeux s’ouvrirent enfin sur les espaces de la nuit.

Braises du midi…

Les mots d'Eric

Georgetown, Malaisie mai 2019

Dans le brasier d’après-midi

La ville est assoupie,

La chaleur écrase tout.

Elle s’étire, lente et humide,

Plus rien ne bouge,

Mercure en folie.

Les corps lourds et moites,

Inventent des ombres

Il se parlent de fraîcheur.

Dans la lumière si blanche,

Les couleurs éclatent,

Les regards cherchent le mauve,

Douce couleur qui apaise,

Des rouges incandescents,

Les souffles sont courts,

Dans l’air, des bouquets d’épices,

Une odeur de terre mouillé,

C’est la Malaisie.

Voir l’article original

Extrait…

Un bref extrait, brut, sans passer par la case correction du roman que j’écris en ce moment…

…Sa mère est coiffeuse, elle a un petit salon pour des habituées, une clientèle de fidèles, de ces femmes qui vont chez la coiffeuse comme leurs hommes vont au café. La différence c’est qu’eux ils y sont tous les jours et le soir quand ils rentrent, ils ne regardent ni leurs femmes, ni leurs enfants. Ils ne regardent rien. Leurs yeux sont rougis par l’ennui et l’alcool. Jeanne admire sa mère, elle l’admire mais ne parvient pas à suivre le chemin qu’elle aime lui tracer. Sa fille. Sa fille Jeanne. Quand elle est née, quand elle a vu le noir de ses cheveux, elle a dit : je suis heureuse, elle reprendra le salon….

J’aime les mots …

Je les aime toujours…

Les mots d'Eric

J’aime les mots

Les mots doux

Les mots du bout

Les mots du début

Le mot de la fin

Les mots courts

Le mot de secours

Les mots qui riment

Les mots qui glissent

Les mots gris

Les mots qu’on oublie

Les mots bleus

Les mots de tes yeux

Les mots d’hier

Les gros mots

Les mots tordus

Les mots secs

Et par par-dessus tout

J’aime les mots longs

Et les mots polissons

Voir l’article original

Sur la ligne de vos vies

Il y a une an je publiais cette photo de pages blanches. Aujourd’hui paradoxalement les pages se sont noircies mais mon blog est un peu vide… Je suis totalement absorbé par l’écriture de mon quatrième roman.

Les mots d'Eric

Sur les pages blanches

D’une histoire qui gémit

Il y a une ligne de vie

Regarde

Elle attend

Les plus beaux de tes mots

Dont la rime est une aile

Douce et fleurie

Elle se pose sur la lame de vos peurs

Voir l’article original

Il y a ceux qui…

Les mots d'Eric

Il y a ceux qui savent

Et ne disent rien

Mais n’en pensent pas moins

Il y a ceux qui ne savent pas

Mais en disent trop

Il y a ceux qui croient savoir

Ceux qui ne croient pas ceux qui savent

Ceux très rares

Qui croient ceux qui savent

Ceux qui disent qu’on ne sait rien

Ceux qui en savent plus

Que ceux qui savent

Ceux qui en savent autant

Que ceux qui ne savent rien

Mais qui n’en pensent pas moins

Et en disent beaucoup trop

Ceux qui pensent qu’il faudrait que

Ceux qui ne pensent pas qu’il faudrait

Ceux qui disent

Qu’il ne faudrait pas penser

Comme ceux qui pensent

Qu’il faut peut-être un peu penser

Ceux qui disent

Oui mais

Et sont si sûrs d’eux

Qu’ils répondent

« Mais oui »

Quand ceux qui doutent disent

« Oui mais »

Il y a ceux qui

Ceux qui

Ceux

Et…

Voir l’article original 24 mots de plus

C’était un soir de trop…

Les mots d'Eric

C’était un soir de trop.

Triste, vide

Trahi par le beau,

Il s’ouvre dans un sanglot.

Gris soir si laid,

Laisse un goût de craie.

Dans la rue aux couleurs abîmées

Un homme est passé,

Seul, il poursuit le chemin.

Il est parti vers ce rien;

En finir, voir le bout,

Il en rêvait.

Se poser là-bas,

Juste au bord;

Laisser pendre les deux bras,

Dans le vide de demain.

Et tout doucement, souffler.

Laisser les yeux se fermer

Et l’attendre,

Dans ses bras se serrer.

27 août 2019

Voir l’article original

Je cherche..

Les mots d'Eric

Tous les jours je cherche

Je cherche le mot parfait

Je veux qu’il frissonne

Quand on le chante

Je veux qu’il fremisse

Quand dans l’oreille on le glisse

Je veux qu’il vole à tire d’aile

Quand on souffle sur ses ailes

Je veux qu’il s’efface dans un pas de danse

Quand page blanche noircit ses marges de silence

Je le cherche

Je l’attends

Voir l’article original

Terre brûlée

J’avais écrit ce texte il y a un an à l’occasion de l’incendie qui a ravagé les contours de Martigues. L’histoire malheureusement se répète…

Les mots d'Eric

Saint-Pierre les Martigues août 2020

Ô terre brûlée

Entends le chant de la braise

C’est le blues des oliviers

Il souffre en crissant

Dans le peuple des cendres

Hommes épargnés

Vos larmes sont grises

Sur la face sud de nos étés

Mots secs et noircis

S’envolent

Au pays des chagrins de suie

Voir l’article original