
Que peut-il bien se passer lorsque j’écris ? C’est une question, pour être franc, que je me pose finalement peu, elle est d’ailleurs un peu de même nature que cette question récurrente : « mais pourquoi écrivez-vous ? »
Cette question je la trouve souvent inutile et finalement embarrassante. Elle oblige à aller chercher certainement ce qui n’existe pas, où alors dans l’esprit tourmenté de questionneurs professionnels qui veulent des explications, des raisons ( je n’oublie d’ailleurs jamais que s’il y a plusieurs sens au mot raison, celui qui domine n’est jamais très loin de la morale, cette morale qui comme le dit Léo Ferré est toujours la morale des autres…) à une activité que pour ma part je considère presque comme naturelle. J’écris comme je respire, sans trop réfléchir à ce qui se produit, ou à ce qui ne se produirait pas si je cessai l’action interrogée. Lorsque je me demande pourquoi je respire, je finis par étouffer. Expliquer, analyser, justifier, comprendre, c’est malheureusement le début d’une forme de contrôle et je ne veux surtout pas prendre le contrôle. L’écriture, telle que je la conçois mais c’est certainement pour cette raison que je n’ai jamais été publié, ne doit pas se soumettre au contrôle, à son propre contrôle. Le risque étant à mon avis de ne plus écrire au sens où je l’entends mais plutôt de se soumettre à une forme de règlement intérieur de l’écriture. Alors oui bien sur vous pouvez m’objecter que dans mes poésies j’exerce une certaine forme de contrôle sur le choix de mes mots, des mes rimes, de mes rythmes. Mais lorsque je le fais, il me semble que je le fais librement, je dirai que je suis libre parce que je le ressens au moment où je le fais. Je ne le fais pas pour ressentir dans l’après. Et je n’ai jamais la certitude que la lecture produira la même émotion que l’écriture, c’est le défi, c’est aussi le risque permanent. C’est aussi parfois j’en conviens une forme d’angoisse.
Oui bien sûr il y a des jours où l’écriture semble fluide, facile, elle ruisselle comme si elle n’était que le prolongement d’un acte premier, originel, ( il me semble que cet acte premier c’est tout simplement la vie ) qui provoque cet écoulement émotionnel. Et puis il y a des jours où rien ne se passe et je ne cherche plus à comprendre ce qui explique que rien ne sort. Et je termine ce long billet en me disant qu’il faudrait peut-être qu’un jour je me demande pourquoi parfois je n’écris pas ?
je suis assez d’accord avec tout ça…
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Merci Barbara, mais je dois dire que je ne suis pas vraiment surpris que tu partages « ce point de vue ». En tout cas ça me fait plaisir. Bises
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