Patrice Cauda est un poète français.
Ouvrier dans une usine à douze ans, garçon de café, préposé au vestiaire, il a participé à la revue Les Hommes sans épaules dans les années 1950.Les titres de ses œuvres portent la trace indéniable de son mal de vivre :

Longtemps l’heure va-t-elle tourner
Autour du cadran de la misère
Les dents serrées d’attente
Et parvenir au même arrêt
Des corps réduits en souvenir
Donnés à cette bouche hautaine
Faut-il tellement de poussière
Pour faire le poids d’une liberté
Si long ce paysage du refus
Sur cette terre sans maître
Avant d’arriver à l’instant véritable
Où l’on puisse parler
Cette panique de grand repli
A fermé toutes les issues
Le cœur n’est plus que machinal
Sous l’enveloppe sensible
Un règne se grave doucement
Sur un peu de cendre
Que l’horizon m’apporte
Dans ce domaine qui paraît beau
Comme des mains lavées par le crime
J’habitue ma chair peureuse
A la rencontre d’un ailleurs
Où l’on peut naître
Pour une origine pleine de ressources