Rimes en train…

Dans ce presque soir ferroviaire,

Flaque de mémoire s’est échappée.

Je la vois,

Tout va si vite.

Elle glisse sur la vitre.

L’encre noire de mon âme est noyée

Dans un trop plein de bleus.

De ce plein bleu trop salé,

Que la mer tous les jours m’a inventé.

J’entends,

J’attends.

C’est le long cri.

Long cri du souvenir de l’en dedans.

Il remonte,

Trempé jusqu’à l’os de mes mots,

Se présente à la grille rouillée de mon parc à rimes.

Sourires,

Il est si tard pour la fouille.

Les poches se vident…

Sur la table, s’étalent les vers.

« Dans la marge, vos mots coupants, vous déposerez ! »

Les lames ne franchissent pas le détecteur.

Les larmes seules sont admises.

J’ai tant de rêves qui vibrent.

Entends,

Ça résonne,

Ça bouillonne,

Ça brouillonne.

Dans ce demi-soir lunaire

Tant de voix se disputent la tribune,

Silence…

Il est temps de ne rien dire….

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