Mes Everest, extrait de la mort heureuse de Albert Camus

Les mots d'Eric

L’été remplissait le port de clameurs et de soleil. Il était onze heures et demie. Le jour s’ouvrait par son milieu pour écraser les quais de tout son poids de chaleur. Devant les hangars de la Chambre de Commerce d’Alger, des «Schiaffino» à coque noire et cheminée rouge embarquaient des sacs de blé. Leur parfum de poussière fine se mêlait aux volumineuses odeurs de goudron qu’un soleil chaud faisait éclore. Devant une petite baraque au parfum de vernis et d’anisette, des hommes buvaient et des acrobates arabes en maillot rouge sur les dalles brûlantes tournaient et retournaient leurs corps devant la mer où bondissait la lumière. Sans les regarder, les dockers portant les sacs s’engageaient sur les deux planches élastiques qui montaient du quai sur le pont des cargos. Arrivés en haut, soudain découpés dans le ciel et sur la baie, parmi les treuils et les mâts, ils s’arrêtaient une…

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