
Tout doucement, cargo a glissé.
Houle qui roule l’a poussé.
Sur le sable fin, abattu, s’est posé
Grand corps affalé,
Seul et désarmé,
J’ai mal pour l’animal que tous ont oublié.
Seule la rouille est restée.
Patiemment, il attend la marée
Les premières vagues assoiffées lèchent
Une coque vide et fatiguée.
Seule la rouille est restée.
Le vent cruel s’est apaisé,
Il abandonne sur la plage le navire humilié.
Tas de ferraille désemparé,
Que la mer a licencié.
L’équipage est effacé,
Seule la rouille est restée.
Blessure du métal que l’océan a rongé,
Comme une coupure que les vagues ont creusée.
Seule la rouille est restée.
Cadavre de métal sur le sable échoué,
Pour le bateau blessé,
Larmes salées j’ai versées.