J’ai longtemps hésité avant de publier ce texte, retrouvé dans mes poèmes de jeunesse, c’est l’un des plus vieux encore en vie. Et puis finalement depuis que j’assiste aux séances du tribunal académique, je me dis qu’il peut passer….

Qu’un jour l’automne
Saison des romantiques de musée
Se déclare aussi puant que le printemps
Qu’un jour les violons
Qui hurlent de chagrin
Se foutent de notre gueule
Qu’un jour au moins
La rose dise qu’elle en marre
D’être cueillie pour la fille qu’on espère,
Qu’un jour la nuit
Rote à la gueule des esprits crotteux
Qu’un jour la colombe
Pisse contre les barreaux du prisonnier
Qu’un jour les mots arrêtent de s’épouser
Sans leurs consentements
Q’un jour on cesse de tricher
Qu’un jour on oublie la morale des vers
Qu’un jour on oublie Victor, Charles, Paul
Et les autres
Q’un jour on se regarde
Q’un jour on se le dise
Ou qu’on l’écrive
Alors on sera poète
Février 1979