Parmi mes nombreux poèmes de jeunesse, il y a en a de très longs comme celui que j’ai publié en plusieurs parties et parfois de très courts comme celui -ci écrit aussi il y a quarante ans
Ailleurs …
Parce que c’était triste sans mensonges
Il était né sur un papier qui attendra la poubelle
Il avait vécu sur une croûte de vie qu’avait produite
J’ai écrit ce texte il y a quarante ans, avec vraisemblablement comme fond musical, le stéphanois de Bernard Lavilliers, la photo est beaucoup plus récente….
Parmi mes nombreux poèmes de jeunesse, il y a en a de très longs comme celui que j’ai publié en plusieurs parties et parfois de très courts comme celui -ci écrit aussi il y a quarante ans
Ailleurs …
Parce que c’était triste sans mensonges
Il était né sur un papier qui attendra la poubelle
Il avait vécu sur une croûte de vie qu’avait produite
Je termine aujourd’hui la publication de ce très long texte, commis il y a plus de quarante ans et auquel j’avais donné le titre ronflant de » Avant que ne meurent les victoires écorchées… »
Avant que ne meurent les victoires écorchées
Avant que ne s’entendent les discours du hasard
Tu regardes
Pour savoir
Pour l’espoir
Dans la foule pas un qui ne bouge
Pas un qui ne songe à remuer son poids de graisse
Alphabétique
Pas un qui n’oublie son anonymat
Pas un qui n’épèle son nom
Pas un pour croire qu’il y autre chose
Au dessus d’eux
Pas un qui n’ait un visage qui se reconnaît
Parce que tous attendent le lendemain
Qui suivra leur journée d’adoption
Qui passe en les tuant
Par paquets de minutes
Qu’ils ont volés à la pendule de ceux qui veulent pas
Mais qui sont morts
Pour l’instant ils ne marchent pas
Ils avancent
Mécaniques amnésiques
D’un mot qui revient
Sur toutes les lèvres pincées
Des ceux qu’on dit gagnants
Alors toi t’as plus que tes amis
Derrière d’autres fenêtres
Alors tu te dis que les leurs vont s’ouvrir
Et t’entends déjà le frémissement d’une autre foule
La foule aux visages ouverts
Alors tu joues une dernière fois à perdre l’espoir
Je continue la publication de ce très long ( trop…) poème écrit il y a quarante ans. Pour en permettre une lecture sans coupure j’ai créé une nouvelle catégorie ajoutée au menu, avec le titre suivant : » les victoires écorchées… »
Lorsque j’ai décidé d’ouvrir une nouvelle rubrique en publiant de très vieux textes, la plupart ont plus de quarante ans j’ai été tout autant frappé par les maladresses et les envolées lyriques que par la « permanence » du style…
C’est en 1982 que j’ai écrit ce texte, j’étais alors appelé du contingent, je n’en pouvais plus des trains de bidasses et du comportement bestial de mes congénères dés qu’une fille, une femme, passait dans le champ de leurs regards… Il semble me souvenir que c’est à cette occasion que j’ai écrit ce texte….
« Le cri de Munch »
Attachés à un poteau de médiocrité
C’est ainsi que je vous vois
Miroir sans teint de ma propre haine
Vous avez dans la bouche
Un coton de couleur gris foule
Et c’est moi qui vous étouffe
Quand vous subsistez
Dans l’encore
Et pour le toujours
Du pourri qui vous entoure
Crevez vous dis-je
Je n’ai pas de honte à vous ignorer
Votre laideur c’est tout ce qui se sent
Quand on a le cœur entre parenthèses
C’est de vous rendre au tiercé
De beloter
De roter
Un doigt dans le nez
Et l’autre pour crever l’œil
De cette fausse pauvreté
Qui vous gratte le dos
Vous puez le nouveau-né
Et pourtant vous êtes armés
De cette virilité costumière
Que vous tenez
Chien en laisse, obéissant….
Votre virilité il faut qu’elle se soulage
Dans le ventre d’une aveugle du samedi soir
Vous videz
Et vous frappez
C’est le seul orifice
D’où s’échappe
L’engrais fétide de votre personnalité
Amputée d’humanité
Elle se contente de l’odeur de la chair
Cruelle
Dans vos têtes
Des marionnettes sans yeux ni coeur…
Pouvoir
Dans les leurs
Dans les celles de ceux qui ne veulent pas rêver
Des ceux qui se disent que l’enfance n’est pas un handicap
Parmi mes nombreux poèmes de jeunesse, il y a en a de très longs comme celui que j’ai publié en plusieurs parties et parfois de très courts comme celui -ci écrit aussi il y a quarante ans
Ailleurs …
Parce que c’était triste sans mensonges
Il était né sur un papier qui attendra la poubelle
Il avait vécu sur une croûte de vie qu’avait produite
J’ai longtemps hésité avant de publier ce texte, retrouvé dans mes poèmes de jeunesse, c’est l’un des plus vieux encore en vie. Et puis finalement depuis que j’assiste aux séances du tribunal académique, je me dis qu’il peut passer….
Avant que ne s’entendent les victoires écorchées Avant que ne meurent les discours du hasard Tu t’inventes une bouche Fleur pleine D’assoiffés aux peurs qui survivent… …Tu te surprends Pleurant l’attente Du troubadour jouant le désir Sans aumône T’entends déjà le fourmillement d’une foule Qui arrive par paquets de bottes Tu te soulignes à grands traits de rencontres Avec des fossoyeurs d’esprit littéraire Alors tu crois oublier les bottes Parce qu’elles sont derrière la porte De celui qui t’ouvre les yeux
Un très long texte déjà publié, écrit en 1979, je vous le propose en plusieurs parties tout au long de cette journée…
Avant que ne s’entendent les victoires écorchées, Avant que ne meurent les discours du hasard, Tu t’inocules dans les veines un poison qui n’existe pas Sinon pour ceux qui peuvent en souffrir. Tu vois des chefs piétinant des pelouses d’enfants Avec un artiste à leur trousse, Pour que leurs morts s’ajoutent. Tu insultes la silhouette d’un muscle D’institutions barbelées Qui sert d’ombre à des gladiateurs de cirques kakis. T’ajoutes ta larme à celle du clown au chômage. Tu espères toujours la parole à ceux qui ont peur, Parce qu’elle les trompe, De sourires en sourires, Passés à boucher des trous d’obscurité. A grands coups d’épithètes vainqueurs des armateurs du silence T’as vendu ta folie à un colporteur de passage Qui soufflait des mensonges Il ne te reste plus que ta citoyenneté ombilicale Pour motif de mort A force de vouloir subsister tu t’es pendu Avec une corde de similitude T’as pris au piège de ton histoire un mot de ton invention Et il est devenu compagnon d’une dernière passion qui te dispersera.
Avant que ne s’entendent les victoires écorchées Avant que ne meurent les discours du hasard Tu t’inventes une bouche Fleur pleine D’assoiffés aux peurs qui survivent… …Tu te surprends Pleurant l’attente Du troubadour jouant le désir Sans aumône T’entends déjà le fourmillement d’une foule Qui arrive par paquets de bottes Tu te soulignes à grands traits de rencontres Avec des fossoyeurs d’esprit littéraire Alors tu crois oublier les bottes Parce qu’elles sont derrière la porte De celui qui t’ouvre les yeux
Un très long texte déjà publié, écrit en 1979, je vous le propose en plusieurs parties tout au long de cette journée…
Avant que ne s’entendent les victoires écorchées, Avant que ne meurent les discours du hasard, Tu t’inocules dans les veines un poison qui n’existe pas Sinon pour ceux qui peuvent en souffrir. Tu vois des chefs piétinant des pelouses d’enfants Avec un artiste à leur trousse, Pour que leurs morts s’ajoutent. Tu insultes la silhouette d’un muscle D’institutions barbelées Qui sert d’ombre à des gladiateurs de cirques kakis. T’ajoutes ta larme à celle du clown au chômage. Tu espères toujours la parole à ceux qui ont peur, Parce qu’elle les trompe, De sourires en sourires, Passés à boucher des trous d’obscurité. A grands coups d’épithètes vainqueurs des armateurs du silence T’as vendu ta folie à un colporteur de passage Qui soufflait des mensonges Il ne te reste plus que ta citoyenneté ombilicale Pour motif de mort A force de vouloir subsister tu t’es pendu Avec une corde de similitude T’as pris au piège de ton histoire un mot de ton invention Et il est devenu compagnon d’une dernière passion qui te dispersera.
Il aimait une de celles Que les autres haïssaient Parce qu’elle ne ressemblait A personne Sinon à l’ombre qui s’accrochait à elle Comme sa misère Il aimait sans définitions Il aimait sans projets Il aimait Et c’était vrai Et tant pis pour les ceux qui restaient A attendre qu’il craque Et il haïssait les égoutiers de l’amour Il voulait oublier les romantiques d’imitation Anachroniques Il était de ceux qui découvrait Il était de ceux qui attendaient… Un jour il m’a semblé plus vieux que jamais Deux béquilles lui tenaient la main Il ne rencontrait plus personne… Il ne voyait plus que des cartes d’identité Et il avait vendu la sienne Au satyre des bois Il avait commencé à temporiser des gouttes d’horreur A jouer une mélodie du malheur Avec des cordes pendues Pour des oreilles d’adoption Qui se cramponnent sur les murs de sa cellule d’apparence Il avait attrapé la maladie Similitude de sa ressemblance Comme les autres Il était comme les autres Quand il vit son miroir devenir la foule Des solitaires qui se tenaient par le bout du sourire Il eut peur Il se vit nu Vieux Au milieu d’une mare aux cloportes Il se sentait différent Et se voyait identique Il en mourut Et les autres le lui pardonnèrent Parce qu’eux aussi ils mourront Avant qu’on ne l’oublie Dans le cercle restreint Des ceux qui le voyaient S’enflammer sur la négation Des ratés Sur la lâcheté Des entraîneurs de foire à sexualité Il avait écrit des pleines pages Du même mot En rêvant à elle Et sa répétition Devenait Un sanglot entrecoupé De crachats A la face Des faux indifférents Qui lui avaient offerts des lauriers Il n’avait jamais dit au revoir Il disait Adieu Pour montrer qu’il avait peur Comme les autres Et il en était mort Comme les autres…
Mannequin Il nourrissait son désespoir A grands coups de musique qui crient Qu’elles ont peur de ne pas être entendues Il avait rencontré des gens D’un jour Qui lui promettaient la gratuité Des regards Et qui se firent bagnards Dans les supermarchés Où sont empilées des plaques d’hypocrisie Pour isoler leurs murs de solitude Egoïstes Il parlait des autres comme je parle de toi Avec des mots lames de rasoir Qui tranchaient la peur Des ceux qui subsistent Dans les ombres des encapés Du verbe Il lançait des signes A ceux qui attendaient Comme lui Le quelque chose qui aura toujours Un retard d’habitude Il ne voyageait pas pour S’encylopédiser Il était trop triste Pour apprendre le faux Qui enrichit Les amputés du verbe Il voyageait parce qu’un chemin d’impatience Lui grattait la mémoire Il voyageait parce qu’un chemin d’impatience Lui grattait la mémoire Aux vues de la crasse géographique Pour empailler le regard officiel Des touristes canonisés
On t’a dit de ne plus regarder Que les silhouettes de similitude Et toi tu as scié des arbres de vérité On t’a dit de ne plus regarder les autres Et toi tu l’as rencontré Il avait le ciel au niveau du front Des yeux lui servaient de nuages Pour barrer la route à la lumière Atomique Qui dispersait la poussière De son reste d’apparence Ses mains lui pendaient aux bras Comme deux points d’interrogation Il avait enveloppé sa tristesse dans un drap de dégoût Et les autres lui vomissaient de la mauvaise haine Qui les avaient attachés dans l’antiquité de leurs regards Paroissiaux Il était habillé de l’indifférence similitude Qui le faisait ressembler A ceux qui passent leur route pour n’y plus revenir Sa barbe datait de la dernière guerre Celle qui n’avait pas eu lieu Parce qu’il l’avait rêvée Le jour où tous parlaient de paix Il avait voulu se faire baptiser Par les enfants de la rue aux rats niés Qui s’en foutaient De leurs pères et de ceux des autres Parce qu’ils n’en avaient qu’un La misère qui ne les guidait même plus Et il est devenu le fou du village L’amazonien du caniveau Il traversait les rues Comme on entonne un cantique De travers Et ça les faisait rire Il avait choisi de ne pas se déguiser Et les autres le sifflaient
A l’étalage de leur mort Grappe d’avenirs Ils se comptent par solitude Déjà… On sent le regard d’une foule Qui se meurtrit de bizarreries Regards placardés Sur les singes aux bouquins Cacahuètes culturelles Cage de mots D’où on entend toujours une musique Qui vrillerait le souffle Des bouffeurs de chrono Tout vacille Quille… Ton camarade suivant est mort D’avoir été trop jeune Pour savoir qu’il fallait vivre Un pied devant l’autre Qui suit Indifférent Et on t’a dit de regarder ta route Qui mène tout droit Où elle est toujours allée Comme les autres Et toi t’as vu Et toi tu savais Alors t’as trouvé Encore Et on t’a dit que les morts étaient tranquilles Et toi t’as vu qu’ils pleuraient Et toi t’as dit Il n’y a plus rien à rater Tous les murs sont debout
Aujourd’hui je publie en plusieurs parties ce long texte écrit en 1979…
Je l’aurai rencontré un jour de mensonge Un jour comme tant d’autres Je l’aurai rencontré le jour où l’on pouvait partir Pour d’autres villes Je l’aurai rencontré dans ce port sans bateau Dans ce port sans eau Dans ce trop long canal où coulent des compromis Pour rêver Rêver Où l’on traîne le regard Avec une liasse de souvenirs identiques Avec une liasse de remords A imprimer Avec l’énergie du cafard Enjoliveur de mode Pour les mélancoliques du soir sans muses… Déjà des caves aux fenêtres de l’ombre Enfumées Vident leurs morts Vivent leur mort Banale Hivernale Pleins à craquer des affreux qui comptent Sur leurs doigts seringues Les intervalles de leurs soupirs Mécaniques Pour minuter Leur éternel motif d’impatience Pour le trop bref retour de ceux qu’ils rêvaient Ceux qui rêvaient Dans l’ailleurs d’un autre pays… Déjà une vague de désespoir Toujours une marée de misère Neige éternelle Calaminée par le crachat d’une ville tuberculeuse Où s’ennuient par milliers Par grappes d’angoissés Des vendeurs d’horizons Au rabais
Endimanchés des longues semaines, Etouffés, assoiffés Spectateurs aux chaînes, J’ai l’œil du créateur Et vous me voyez pendu. Vous vivez la pendule Et je tue des minutes. Vous êtes masqués Et vous me voyez clown Enrubannés des fêtes à pleurer, Ecrasés, étouffés, Tuant la joie Sans paroles. J’ai le rire de l’amoureux Et vous m’entendez paumé. J’ai un cœur sur deux yeux Et vous me battez Trop parleur. J’ai une une bouche et des mots qu’elle espère. Vous me voyez vomir des cadavres Enterrés des cimetières sans souvenirs Oubliés, déguisés, morts sans vibration Morts sans violation de domicile Je vous emmerde Février 1979
Il aimait une de celles Que les autres haïssaient Parce qu’elle ne ressemblait A personne Sinon à l’ombre qui s’accrochait à elle Comme sa misère Il aimait sans définitions Il aimait sans projets Il aimait Et c’était vrai Et tant pis pour les ceux qui restaient A attendre qu’il craque Et il haïssait les égoutiers de l’amour Il voulait oublier les romantiques d’imitation Anachroniques Il était de ceux qui découvrait Il était de ceux qui attendaient… Un jour il m’a semblé plus vieux que jamais Deux béquilles lui tenaient la main Il ne rencontrait plus personne… Il ne voyait plus que des cartes d’identité Et il avait vendu la sienne Au satyre des bois Il avait commencé à temporiser des gouttes d’horreur A jouer une mélodie du malheur Avec des cordes pendues Pour des oreilles d’adoption Qui se cramponnent sur les murs de sa cellule d’apparence Il avait attrapé la maladie Similitude de sa ressemblance Comme les autres Il était comme les autres Quand il vit son miroir devenir la foule Des solitaires qui se tenaient par le bout du sourire Il eut peur Il se vit nu Vieux Au milieu d’une mare aux cloportes Il se sentait différent Et se voyait identique Il en mourut Et les autres le lui pardonnèrent Parce qu’eux aussi ils mourront Avant qu’on ne l’oublie Dans le cercle restreint Des ceux qui le voyaient S’enflammer sur la négation Des ratés Sur la lâcheté Des entraîneurs de foire à sexualité Il avait écrit des pleines pages Du même mot En rêvant à elle Et sa répétition Devenait Un sanglot entrecoupé De crachats A la face Des faux indifférents Qui lui avaient offerts des lauriers Il n’avait jamais dit au revoir Il disait Adieu Pour montrer qu’il avait peur Comme les autres Et il en était mort Comme les autres…
Mannequin Il nourrissait son désespoir A grands coups de musique qui crient Qu’elles ont peur de ne pas être entendues Il avait rencontré des gens D’un jour Qui lui promettaient la gratuité Des regards Et qui se firent bagnards Dans les supermarchés Où sont empilées des plaques d’hypocrisie Pour isoler leurs murs de solitude Egoïstes Il parlait des autres comme je parle de toi Avec des mots lames de rasoir Qui tranchaient la peur Des ceux qui subsistent Dans les ombres des encapés Du verbe Il lançait des signes A ceux qui attendaient Comme lui Le quelque chose qui aura toujours Un retard d’habitude Il ne voyageait pas pour S’encylopédiser Il était trop triste Pour apprendre le faux Qui enrichit Les amputés du verbe Il voyageait parce qu’un chemin d’impatience Lui grattait la mémoire Il voyageait parce qu’un chemin d’impatience Lui grattait la mémoire Aux vues de la crasse géographique Pour empailler le regard officiel Des touristes canonisés
On t’a dit de ne plus regarder Que les silhouettes de similitude Et toi tu as scié des arbres de vérité On t’a dit de ne plus regarder les autres Et toi tu l’as rencontré Il avait le ciel au niveau du front Des yeux lui servaient de nuages Pour barrer la route à la lumière Atomique Qui dispersait la poussière De son reste d’apparence Ses mains lui pendaient aux bras Comme deux points d’interrogation Il avait enveloppé sa tristesse dans un drap de dégoût Et les autres lui vomissaient de la mauvaise haine Qui les avaient attachés dans l’antiquité de leurs regards Paroissiaux Il était habillé de l’indifférence similitude Qui le faisait ressembler A ceux qui passent leur route pour n’y plus revenir Sa barbe datait de la dernière guerre Celle qui n’avait pas eu lieu Parce qu’il l’avait rêvée Le jour où tous parlaient de paix Il avait voulu se faire baptiser Par les enfants de la rue aux rats niés Qui s’en foutaient De leurs pères et de ceux des autres Parce qu’ils n’en avaient qu’un La misère qui ne les guidait même plus Et il est devenu le fou du village L’amazonien du caniveau Il traversait les rues Comme on entonne un cantique De travers Et ça les faisait rire Il avait choisi de ne pas se déguiser Et les autres le sifflaient
A l’étalage de leur mort Grappe d’avenirs Ils se comptent par solitude Déjà… On sent le regard d’une foule Qui se meurtrit de bizarreries Regards placardés Sur les singes aux bouquins Cacahuètes culturelles Cage de mots D’où on entend toujours une musique Qui vrillerait le souffle Des bouffeurs de chrono Tout vacille Quille… Ton camarade suivant est mort D’avoir été trop jeune Pour savoir qu’il fallait vivre Un pied devant l’autre Qui suit Indifférent Et on t’a dit de regarder ta route Qui mène tout droit Où elle est toujours allée Comme les autres Et toi t’as vu Et toi tu savais Alors t’as trouvé Encore Et on t’a dit que les morts étaient tranquilles Et toi t’as vu qu’ils pleuraient Et toi t’as dit Il n’y a plus rien à rater Tous les murs sont debout
Aujourd’hui je publie en plusieurs parties ce long texte écrit en 1979…
Je l’aurai rencontré un jour de mensonge Un jour comme tant d’autres Je l’aurai rencontré le jour où l’on pouvait partir Pour d’autres villes Je l’aurai rencontré dans ce port sans bateau Dans ce port sans eau Dans ce trop long canal où coulent des compromis Pour rêver Rêver Où l’on traîne le regard Avec une liasse de souvenirs identiques Avec une liasse de remords A imprimer Avec l’énergie du cafard Enjoliveur de mode Pour les mélancoliques du soir sans muses… Déjà des caves aux fenêtres de l’ombre Enfumées Vident leurs morts Vivent leur mort Banale Hivernale Pleins à craquer des affreux qui comptent Sur leurs doigts seringues Les intervalles de leurs soupirs Mécaniques Pour minuter Leur éternel motif d’impatience Pour le trop bref retour de ceux qu’ils rêvaient Ceux qui rêvaient Dans l’ailleurs d’un autre pays… Déjà une vague de désespoir Toujours une marée de misère Neige éternelle Calaminée par le crachat d’une ville tuberculeuse Où s’ennuient par milliers Par grappes d’angoissés Des vendeurs d’horizons Au rabais
Avant que ne s’entendent les victoires écorchées Avant que ne meurent les discours du hasard Tu t’inventes une bouche Fleur pleine D’assoiffés aux peurs qui survivent… …Tu te surprends Pleurant l’attente Du troubadour jouant le désir Sans aumône T’entends déjà le fourmillement d’une foule Qui arrive par paquets de bottes Tu te soulignes à grands traits de rencontres Avec des fossoyeurs d’esprit littéraire Alors tu crois oublier les bottes Parce qu’elles sont derrière la porte De celui qui t’ouvre les yeux
Un très long texte déjà publié, écrit en 1979, je vous le propose en plusieurs parties tout au long de cette journée…
Avant que ne s’entendent les victoires écorchées, Avant que ne meurent les discours du hasard, Tu t’inocules dans les veines un poison qui n’existe pas Sinon pour ceux qui peuvent en souffrir. Tu vois des chefs piétinant des pelouses d’enfants Avec un artiste à leur trousse, Pour que leurs morts s’ajoutent. Tu insultes la silhouette d’un muscle D’institutions barbelées Qui sert d’ombre à des gladiateurs de cirques kakis. T’ajoutes ta larme à celle du clown au chômage. Tu espères toujours la parole à ceux qui ont peur, Parce qu’elle les trompe, De sourires en sourires, Passés à boucher des trous d’obscurité. A grands coups d’épithètes vainqueurs des armateurs du silence T’as vendu ta folie à un colporteur de passage Qui soufflait des mensonges Il ne te reste plus que ta citoyenneté ombilicale Pour motif de mort A force de vouloir subsister tu t’es pendu Avec une corde de similitude T’as pris au piège de ton histoire un mot de ton invention Et il est devenu compagnon d’une dernière passion qui te dispersera.
J’ai longtemps hésité avant de publier ce texte, retrouvé dans mes poèmes de jeunesse, c’est l’un des plus vieux encore en vie. Et puis finalement depuis que j’assiste aux séances du tribunal académique, je me dis qu’il peut passer….
Je publie en deux parties, un texte écrit le 11 novembre 1982, j’étais alors soldat du contingent, le temps était gris, l’ennui était grand… Ce n’est pas un texte antimilitariste, car je ne l’ai jamais été fondamentalement, c’est encore un texte profondément mélancolique.
J’ai été un peu absent cette semaine, très pris par le travail, les déplacements, je vais profiter du week-end pour noircir un peu de papier. Pour commencer je « re »publie ce poème de jeunesse en deux parties, la première partie que j’avais proposée était sans illustrations… Et la partie deux arrivera dans la foulée
Jeudi noir
Jeudi soir
Jeudi
Tu l’as vu
Alors tu te rappelles d’hier
Tu te rappelles du hier
Il y a celui à qui tu te confesses
Et l’autre qui voulait te finir
T’étais seul au milieu de cette cible d’hypocrisie