
Dans le bout de nuit
Qu’il te reste à inventer,
Tu te cognes aux angles secs
D’ombres épaisses.
Elles avalent le son de feutre
De ton pas glissant.
Pas un chant, pas un souffle,
C’est le matin qui siffle.
Le silence est lourd
Des mots doux qu’il retient ;
Il traîne avec lui
Des restes de rêves,
Images brèves d’un monde enfoui
Au fond du ciel sombre
D’une mémoire endormie.
Tu avances, à tâtons,
Ta main se pose,
Longue caresse,
Sur la peau de papier.
Ton cahier est là,
Il est seul,
Sourires
Il attend.