
Face à face
En février, la vie était à l’arrêt.
Les oiseaux volaient à contrecœur et l’âme
raclait le paysage comme un bateau
se frotte au ponton où on l’a amarré.
Les arbres avaient tourné le dos de ce côté.
L’épaisseur de la neige se mesurait aux herbes mortes.
Les traces de pas vieillissaient sur les congères.
Et sous une bâche, le verbe s’étiolait.
Un jour, quelque chose s’approcha de la fenêtre;
Le travail s’arrêta, je levai le regard.
Les couleurs irradiaient. Tout se retournait.
Nous bondîmes l’un vers l’autre, le sol et moi.