
Le loup n’a plus de dents, il mange des idées ;
À la radio il nous commente les nouvelles :
As-tu vu ce matin mourir une chandelle ?
Cette étoile de cire où meurent des années…
Il en va de l’espoir comme d’un tapis de vert.
Usé, l’espoir déçu se trame une autre chaîne
Sur les brisées de ceux qui portent de la laine.
En guise de moutons le loup va prendre l’air ;
Je sais de vieux sapins qui n’ont pas leur raison,
Ils fleurissent des jours, des mois, des parenthèses.
Je sais des paradis perchés sur une chaise
À scruter sous la pluie un désir de pardon…
Les arbres sont polis quand j’y passe mon cœur,
Je me les fais copains d’une ancienne habitude,
Et mes racines se mêlant à leur étude,
Quand je deviens forêt ils deviennent malheur.
Je suis le chêne blond d’un automne déçu,
Des perdrix pour la chasse ont mis leur feu arrière,
Les chansons de l’été des grillons de naguère
Grillent dans le phono vers l’Ouest descendu.
💜
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