J’ai repris l’écriture de mon quatrième roman…Anton, Marcel son père. Dans ce passage ils se retrouvent.

Ils sont arrivés à la gare routière. Anton laisse Marcel descendre le premier. Il se remplit les yeux de ce que son père raconte, là , quand il le voit de dos. Les épaules se sont un peu abaissées. Marcel a vieilli, un peu, mais il a vieilli. Anton a toujours eu du mal avec l’âge de ses parents, l’un comme l’autre, ils ne fêtent pas les anniversaires. Pour ne pas savoir, pour oublier, pour refuser. Il se souvient Anton, combien de fois on lui a dit : » vous êtes des originaux, des marginaux… » « Vous êtes à part ! »
Son père a vieilli, ce n’est pas son âge qui le dit, c’est sa démarche, on dirait qu’il hésite, qu’il mesure, qu’il calculé. Et Anton est triste, là dans ce couloir étroit de bus, un pas derrière Marcel. Il n’est pas inquiet, c’est une étape inutile, il veut passer directement à la tristesse. L’inquiétude ce sont des questions, des tentatives pour comprendre, se rassurer et au bout Anton le sait, il y a toujours le silence…