
Ecoute petit homme,
Ecoute.
Il est si beau ce monde qui ne dit rien.
Il est si beau ce monde,
Il te parle, c’est le tien.
Regarde petit homme heureux,
Regarde ces furieux,
Fanatiques, frénétiques,
Ils ont le cœur électrique.
Ils préparent la prière,
Hymne cathodique
Aux rimes numériques,
C’est le matin du malin.
Nuques raides, regards vides,
Les impatients sont livides,
Epuisés, lessivés,
Un long sommeil les a lavés.
Ô Nuit blanche et câline,
Ne t’épuise plus à blanchir
Ces haines rances à mourir.
Semées sur l’écran creux
De leurs rêves sans bleu.
La nuit les a libérés.
Il est l’heure,
Affamés, ils attendent
La victime par eux condamnée.
Leurs mots sont prêts
Ils vibrent, affutés, aiguisés,
Ils vont frapper !
Pas un regard pour ton monde qui sourit.
Ils attendent leurs matins numériques.
Rien ne brille, rien ne bouge.
Hystériques ils cliquent, ils cliquent,
Ils cliquent.
Et ce matin, petit homme,
C’est une claque,
Une claque pour les creux.
Les écrans sont lisses et vides.
Les nouvelles du jour ?
Parties, envolées, manipulées, falsifiées ?
Que va-t-on devenir, on est seul, isolés…
Le monde les voit
Il pleure de cette embolie
Il rit de cette folie
Mais cette nuit, petit homme,
Le monde a agi.
Le monde ne regrette rien
Il le fallait, il l’a fait.
C’est si simple,
Petit homme
La poubelle était pleine,
Le monde l’a vidée,
Et dehors l’a laissée
26 janvier 2020
💗
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