
Peu à peu, chacun ne se concentre
que sur la marche. On fait d’abord attention à soi. Il faut regarder où on met le pied. Le chemin
est devenu plus escarpé, avec des cailloux qui pointent. Il faut se protéger le
visage, et aussi veiller à ne pas mettre en danger les suivants. On prévient,
on met en garde, dans un murmure inhabituel : «attention au trou, à la
branche». Le président se retourne souvent pour vérifier que tout le
monde suit. Il est le premier surpris en
constatant que le groupe est bien là, derrière lui, à mettre chaque pas dans
celui qui précède. Pas une parole pour déranger le bourdonnement de la forêt. Souvent
des chemins se croisent, mais le président est sûr de lui, sûr de ses choix, de
ses décisions. Lorsqu’il prend le chemin du haut, le plus haut, celui qui
grimpe, aucune remarque, aucun commentaire:…
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